ALICE DANS LA VILLE
        
        
Ressorti des
        classeurs, une pellicule argentique noir et blanc sur le
        film Alice dans la ville de Wenders. Le cœur du
        projet ,une image et un sous titre ! l’image
        montre une main qui tient un polaroid avec une aile
        d’avion dans le ciel, pour le sous titre on peut
        lire : c’est une belle
        image, elle est tellement vide. Choc, intense, une vraie
        interrogation. D’ou le besoin de chercher dans le
        film les éléments de réflexion sur la photographie.
        
        Par la même occasion c’est aussi le bon moment pour
        redécouvrir le livre de Wenders Written in the West paru
        aux éditions Schirmer/Mosel en 1987
        
        
Film
        décisif, Alice dans les villes donnera naissance à une
        trilogie du voyage – il en constitue le premier volet
        et sera suivi par Faux mouvement et Au fil du temps. Wim
        Wenders incarnera alors le renouveau du cinéma allemand, au
        même titre que Werner Herzog et Rainer W. Fassbinder.
        
         
        
        
        
 
        
        
        
 
        
        
        
 
        
        
         
        
        
        
 
        
        
        
 
        
        Les
        images qu'on voit vous transforment / Voilà pourquoi tu
        prends toutes ces photos
        
        
        
 
        
        L'action
        de photographier à un rapport avec les preuves / J'avais
        hâte de comparer la photo à la réalité
        
        
         
        
        Je
        photographiais avec encore plus de rage
        
        
        
 
        
        Toutes
        les images se nivellent / Pas une image ne laissent en
        paix. Toutes elles veulent quelque chose.
        
        
        
 
        
         
        
        Jolie
        photo. A la police, je ne pouvais pas rire.
        
        
        
 
        
        Il y a
        longtemps que tu n'avais plus pris de photos. / Il faut
        attendre un moment, ensuite elle est claire.
        
        
         
        
        C'est
        une belle photo. Elle est tellement vide.
        
        
        XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
        
        
         
        
        
        Written
        in the West
        
        
        Extrait d’interview entre Alain Bergala et Wim
        Wenders
        
        AB : dans un entretien au moment ou tu montais Paris
        Texas, tu disais ne pas pouvoir filmer un endroit sans y
        être aller une ou deux fois avant, et tu parlais de ta peur
        d’avoir « le regard du touriste » .Est-ce
        que la photo n’autorise pas, plus que le cinéma de
        prendre une image de quelque chose que l’on voit pour
        la première fois ?
        
        
        W.W : Oui la photographie permet de passer une fois
        seulement. Revenir quelque part déclenche rarement
        l’envie de photographier. Le connu ou le familier,
        exclut presque pour moi la photographie, qui est un moyen
        d’exploration et de voyage. C’est un peu comme
        une voiture, ou un avion qui permet d’arriver quelque
        part. L’appareil photo permet d’arriver quelque
        part.
        
        
        A.B : Dans tes photos il y a un souci extrême,
        peut-être plus que dans tes films, de maîtrise : du
        cadre, des lignes, des couleurs. Il y a dons à la fois
        abandon aux choses que tu rencontres et une volonté que
        rien n’échappe à ta décision quand à la forme et
        l’esthétique de l’image. Comment résous-tu
        cette double postulation ?
        
        
        W.W : Je pense que l’abandon aux choses ne veut
        rien dire, n’aboutit à rien, n’est pas un
        plaisir et ne m’apprend rien si, en même temps, il
        n’y a pas une forme dans laquelle ça se passe.
        C’est à dire si je ne vois pas une cadre qui permet
        de s’abandonner là-dedans, ou si je ne vois pas
        qu’il y a un centre, une balance, entre
        l’horizon et le paysage, si je ne vois pas
        qu’il y a des lignes qui vont ensemble, ou des
        couleurs qui correspondent à une émotion. S’il manque
        un des deux éléments, l’abandon ou la forme, qui est
        son contraire, on devient justement le touriste et ça ne
        veut plus rien dire.
        
        
        
        
 
        
        
        
 
        
        
        
        Difficile de faire l'impasse sur Paris Texas, film
        magnifique sur l'errance à travers le paysage américain et
        son illustration musicale par Ry Cooder. cette bande
        originale est bien plus que la bande sonore d'un film,
        c'est un album à part entière et certainement l'un des plus
        beaux disques de ce génial guitariste. Il doit
        obligatoirement faire partie de toute bonne discothèque!
        
        
        


