COMMUNE DE PARIS, LA
        SEMAINE SANGLANTE
        
        
        21 au 28
        MAI 1871
        
        
        
         
        
        
         Quand
        la foule aujourd'hui muette, comme l'océan
        grondera,
Qu'à
        mourir elle sera prête, la Commune se
        lèvera.
Nous
        reviendrons foule sans nombre, nous viendrons nous serrant
        les mains.
La
        mort portera la bannière ; le drapeau noir crêpe de sang
        ;
Et
        pourpre fleurira la terre, libre sous le ciel
        flamboyant.
         
        
Louise
        Michel, mai 1871
        
        
        
         
        
        
        
         
        
        30 000 insurgés seront tués dont 3 500 fusillés dans
        Paris sans jugement, 1900 le seront cour de la Roquette et
        plusieurs centaines au "Mur des fédérés" du
        Père-Lachaise.
         
        
40
        000 prisonniers seront internés, dans les pires conditions,
        sur des pontons flottants et dans des places et enceintes
        fortifiées.
         
        
10
        137 personnes dont 657 enfants, 47 de 13 ans et 26 de 12
        ans et moins, seront condamnées aux travaux forcés, à la
        déportation dans une enceinte  fortifiée, à un
        emprisonnement de moins d'un an ou de plus d'un an et, pour
        les mineurs, à la détention en "maison de
        correction".
         
        
35
        conseils de guerre improvisés siégeront encore pendant deux
        ans pour "juger" toutes les personnes
        arrêtées.
         
        
"20
        000 hommes, femmes, enfants tués pendant la bataille ou
        après la résistance à Paris et en province ; 3000 au moins
        morts dans les dépôts, les pontons, les forts, les prisons,
        la Nouvelle-Calédonie, par l'exil ou les maladies
        contractées pendant la captivité ; 13 700 condamnés à des
        peines qui, pour beaucoup, ont duré neuf ans ; 70 000
        femmes, enfants, vieillards privés de leur soutien naturel
        ou jetés hors de France ; 107 000 victimes environ, voilà
        le bilan des vengeances de la haute bourgeoisie". (P.O.
        Lissagaray "Histoire de la Commune de
        Paris")
         
        
"Dimanche
        matin, sur plus de 2000 fédérés, 111 d'entres eux ont été
        fusillés et ce, dans des conditions qui démontrent que la
        victoire était entrée dans toute la maturité de la
        situation". (G. Gallifet, général
        Versaillais).
         
        
"Quand
        les hommes rendent leurs armes, on ne doit pas les
        fusiller...cela était admis. Malheureusement, sur certains
        points on a oublié les instructions que j'avais données". (
        Mac-Mahon, maréchal nommé par Thiers commandant de l'armée
        de Versailles).
         
        
"On
        tuait partout, on tuait sans trêve. C'était le délire du
        massacre, et ces sanglantes saturnales allaient se
        prolonger pendant quatre jours à la lueur des maisons
        enflammées. C'est par milliers que les cadavres des
        "fusillés en masse" s'entassaient dans les rues des
        Abbesses, Lepic, des Poissoniers, au Moulin de la Galette,
        au Château-Rouge. Le 28 mai on vidait l'immense fosse
        commune creusée au milieu de la place. Les cadavres, à
        moitié décomposés, étaient chargés dans des tapissières.
        Tous les spectateurs étaient pleins d'effroi. Une jeune
        fille qui assistait à ce spectacle dit : j'en ai vu bien
        d'autres, dans un trou on a fourré 150 gardes nationaux".
        (Récit d'un témoin)
         
        
"Le
        cadavre est à terre mais l'idée est debout". (Victor Hugo,
        parlant de la Commune).
         
        
Le
        26 mai, le général 
        s'emparait du faubourg Saint-Antoine et parvenait au
        pied du cimetière du Père-Lachaise, où se tenait "la
        vieille garde"des fédérés, ceux qui préféraient la mort à
        la fuite. Ceux qui ne s'étaient pas fait tuer sur leurs
        canons encloués furent adossés à un mur de ce cimetière,
        qui devait acquérir une si lugubre célébrité, et
        impitoyablement massacrés.
         
        
Le
        28 mai cette proclamation était affichée sur les murs de
        Paris : 
        " 
        travail et la sécurité vont
        renaître.République
        française. Habitants de Paris L'armée de la France est
        venue vous sauver. Paris est délivré. Nos soldats ont
        enlevé, à quatre heures, les dernières positions occupées
        par les insurgés. Aujourd'hui la lutte est terminée ;
        l'ordre
        
        
        images de
        la répression
        
         
        
        
        
 
        
        
        la
        répression fut atroce et démesurée (…).
        
        Les vainqueurs s’efforcèrent de sauver les apparences
        en établissant des cours martiales (…) mais les
        excès de la répression furent tellement évidents que
        personne ne crut sérieusement que les lois du pays étaient
        respectées".
        
        "Lorsqu’ils avaient conquis un quartier, les soldats,
        quelque fois avec l’aide de la police, procédaient à
        des perquisitions… (…) Ces opérations furent
        suivies de milliers d’arrestations arbitraires et
        d’exécutions sommaires… ".
        
        Ce déchaînement "ne fut pas le fait d’une soldatesque
        incontrôlée… (…) Les soldats restèrent sous
        le contrôle de leurs officiers même si les partisans de
        Versailles essayèrent parfois de soutenir le contraire pour
        justifier certains excès".
        
        "Les pires excès de l’armée furent exécutés sur des
        ordres venus d’en-haut".
        
        "J’ai vu fusiller à la barricade du faubourg
        Saint-Antoine une femme qui avait son enfant dans les bras.
        L’enfant avait six semaines et a été fusillé avec la
        mère. Les soldats qui ont fusillé cette mère et son enfant
        étaient du 114ème de ligne. On l’a fusillée pour
        avoir dit : "Ces brigands de Versailles ont tué mon
        mari". On a fusillé la femme d’Eudes, enceinte de
        sept mois. Elle avait une petite fille de quatre ou cinq
        ans qui a disparu. On la dit fusillée aussi. À la petite
        Roquette, on a fusillé environ deux mille enfants trouvés
        dans les barricades et n’ayant plus ni père ni mère".
        (Témoignage de Marie Mercier, extrait des archives de
        Victor Hugo).
        
        
 
        
        
 
        
        
 
        
        
         
        
        
        
        
        Hommage aux communards, la Semaine Sanglante
        
        Travail photographique
        
        
         Théophile Ferré
Théophile Ferré  
        
        
        
        Au cours de ce procès, Ferré refuse de se défendre.
        Cependant, accablé de calomnies, il rédige une lettre dans
        laquelle il se défend, mais que le tribunal ne lui
        permettra pas de lire. Il est condamné à mort le 2
        septembre 1871 et exécuté, en même temps que
        
        Louis Rossel 
        et le 
        sergent Pierre Bourgeois
        
        au camp de 
        Satory 
        à 
        Versailles 
        le 28 novembre.
        
        
         Louis Rossel
 Louis Rossel  
        
        
        Louis
        Rossel ne souhaitant pas prendre le pouvoir total,
        démissionne avec éclat, mais ne fuit pas la Commune.
        Certains membres du Comité de Salut public (notamment Pyat)
        veulent sa mort tandis que d'autres le considèrent comme
        leur seul espoir. Rossel reste à Paris, caché dans un hôtel
        du boulevard Saint-Germain. Il préfère être « du côté
        des vaincus, du côté du peuple 
        
        Les Versaillais l'arrêtent, le jugent deux fois. La famille
        nîmoise de Louis-Nathaniel, des étudiants parisiens, des
        notables de Nîmes, de Metz, de Montauban, des protestants,
        Victor Hugo le colonel Pierre Denfert Rocherau et de
        nombreux intellectuels le défendent, en vain. Adolphe
        Thiers propose à Louis Rossel de le gracier s'il s'exile à
        vie. Il refuse, voulant assumer ses responsabilités, ne
        voulant pas trahir son pays et ses convictions ni soulager
        la conscience de Thiers.
        
        Il est fusillé le28 novembre 1871, à l'âge de vingt-sept
        ans, au camp de Satory en même temps que Théophile Ferré et
        le sergent Pierre Bourgeois.
        
        D'un point vue juridique, la sentence était pourtant
        illégale et constituait une erreur judiciaire. Son
        exécution était, pour Adolphe Thiers, motivée
        politiquement : « Il fallait faire un
        exemple. »
        
 Jean-Baptiste Millière
 Jean-Baptiste Millière  
        
        
        ll
        soutint la Commune de Paris lorsqu’elle
        s’imposa en mars 1871 et il se trouvait dans la
        capitale lorsque commença la guerre entre la Commune et le
        gouvernement versaillais.
        
        Il ne prit pas part aux hostilités et se trouvait chez son
        beau-père, rue d’Ulm, voisine du Panthéon lorsque les
        Versaillais reprirent Paris. Il est arrêté le 26 mai. Par
        ordonnance du général de Cissey , le capitaine Garcin le
        fusilla en le forçant à s’agenouiller sur les marches
        du Panthéon exécution sommaire illégitime en raison de son
        immunité de parlementaire. Sa veuve fut néanmoins déboutée
        dans son procès intenté contre Garcin, promu général, par
        le tribunal qui se déclara incompétent. Ses dernières
        paroles furent « Vive
        l’humanité ! ».
        
        
        
 Jaroslaw Dombrowski
 Jaroslaw Dombrowski 
        
        
        Officier
        polonais, quartier-maître dans l'armée russe, il prépara à
        l'insurrection de 1863contre
        la Russie,
        fut condamné à la déportation en Sibérie,
        s'évada pour la France
        où
        il combattit en tant que général de la
        Commune
        de Paris Chargé
        de la défense de celle-ci, il mourut sur les barricades.
        
        
        Le 22 mai,
        au plus fort de la bataille des barricades, un témoin
        raconte qu’on voit Dombrowski sur son cheval noir
        conduisant, rue de Rivoli, un bataillon qui chante le Chant
        du départ à l’assaut de l’ennemi. Le 23, il est
        mortellement blessé sur la barricade de la rue Myrrha, et
        décède à l’hôpital Lariboisière. Son corps est
        transporté au Père-Lachaise, où il sera inhumé,
        « revêtu
        de son uniforme et enveloppé dans un drapeau
        rouge ».
        Sur le chemin du cimetière, à la Bastille, ses camarades de
        combat lui rendent un dernier émouvant hommage, ainsi
        rapporté par l’historien
        Lissagaray :
        « Les
        fédérés de ces barricades avaient arrêté le cortège et
        placé le cadavre au pied de la colonne de Juillet. Des
        hommes, la torche au poing, formèrent autour une chapelle
        ardente et les fédérés vinrent l’un après
        l’autre mettre un baiser au front du
        général. »
        Illustration de la portée de l’exemple Dombrowski,
        plus de soixante ans plus tard, pendant la guerre
        d’Espagne, son nom sera donné à une unité polonaise
        des Brigades internationales.
        
         
        
        Yves Housson
        
        
        
         Charles Delecluze
 Charles Delecluze  
        
        
        Lors
        de l'entrée des Versaillais dans Paris, il en appelle le 24
        mai à une guerre des quartiers : « Place au
        peuple, aux combattants aux bras nus ! ». Le
        lendemain, 25 mai, désespéré, il ne fera rien pour éviter
        la mort sur une barricade au Château-d'Eau, ne voulant en
        aucun cas « servir de victime ou de jouet à la
        réaction victorieuse ». Considéré comme en fuite bien
        que mort, il sera condamné à mort par contumace en1874.
        
        Le
        30 mars, il est élu membre de la Commune, il donne sa
        démission de député. Lors de l’entrée des versaillais
        dans Paris, il appelle le 24 mai à une guerre des quartiers
        et déclare « place au peuple, aux combattants aux bras
        nus ! » Le lendemain, 25 mai, il est découragé et
        désespéré, il ne fera rien pour éviter la mort. Il est
        frappé mortellement sur la barricade du
        Château-d’Eau, ne voulant en aucun cas « servir
        de victime ou de jouet à la réaction victorieuse. Ses
        luttes incessantes pour la démocratie et la République, son
        courage et sa volonté farouche, malgré les épreuves, lui
        vaudront le surnom de « Barre de fer ». Sa
        sépulture est une concession gratuite par arrêté
        préfectoral en date du 19 janvier
        1883.
        
        
         Gustave Flourens
 Gustave Flourens  
        
        
Le
        18 mars 1871, il rejoint le mouvement insurrectionnel de la
        Commune de Paris. Flourens est élu membre de la Commune par
        le XIXe arrondissement.
        
        Il est nommé général et chargé de la défense de Paris.
        C’est un des chefs les plus actifs de la révolte.
        Dans une sortie contre les troupes versaillaises au matin
        du 3 avril, il est tué dans un corps à corps à Chatou alors
        qu’il était désarmé par le capitaine de gendarmerie
        Desmarets, d’un coup de sabre qui lui fend la tête.
        
        Ce militaire très courageux sera juge de paix à la Garnache
        en Vendée et protégé par le comte de Baudry d’Asson.
        
        Mais
        l’homme reste plein de courage. Lors de
        l’offensive précipitamment organisée par la Commune
        le 3 avril,
        en réponse aux premières agressions et atrocités
        versaillaises, ses hommes de la 20e légion
        occupent l’aile droite de l’armée communarde.
        Leur avancée est spectaculaire : de Neuilly à
        Asnières, Bois-Colombes, Rueil puis Chatou et Bougival,
        conquis après de vifs combats.Versailles n’est plus
        qu’à quelques kilomètres. Mais Flourens s’est
        isolé, les autres colonnes communardes n’ayant pas
        connu le même succès. Il faut ordonner la retraite. Pour sa
        part, Flourens ne s’y résigne pas. Lui et Cipriani
        s’attardent avec quelques hommes dans une petite
        auberge où un parti de gendarmes versaillais les surprend.
        Flourens doit se rendre après un court combat. Reconnu, il
        est assassiné d’un coup de sabre à la tête par un
        capitaine versaillais auquel Thiers donnera la Légion de
        déshonneur !
        
        
        
        
         Raoul Rigault
 Raoul Rigault  
        
        
        Raoult
        Rigault fut tué d'une balle dans la tête par un officier
        Versaillais le 24 mai 1871 à l'angle de la rue Royer
        Collard et de la rue Gay-Lussac. ll avait pour l'occasion
        revêtu son uniforme d'officier de la garde nationale qu'il
        ne mettait jamais. Son corps resta exposé plusieurs jours
        sur place et fut livré à l'ignominie.
        
        
        
        
         Emile Duval
 Emile Duval  
        
        
        Extraits
        du Journal Officiel de la République française sous la
        Commune
        
        Mort du général Duval
        
        La Vérité publie le récit suivant d’un témoin qui a
        vu mourir le général Duval :
        
        « Les généraux Duval, Henri et près de 1000 gardes
        nationaux avaient été cernés dans la redoute de Châtillon,
        et contraints de mettre bas les armes. Jusqu’à ce
        qu’un tribunal quelconque eut statué sur leur sort,
        ils étaient prisonniers de guerre, c’est-à-dire
        sacrés.
        
        Les fédérés ont été conduits entre deux rangs de soldats
        jusqu’au petit Bicêtre, petit groupe de maisons
        situées sur le rebord de la route de Choisy à
        Versailles ; un combat très vif a eu lieu ici le dix
        sept septembre, une grande fosse surmontée d’une
        croix noire indique l’endroit unique où les victimes
        de cette journée ont été enterrées.
        
        C’est à cet endroit que le général Vinoy, arrivant de
        Versailles avec son état-major, rencontra la colonne des
        prisonniers ; il donna l’ordre de
        s’arrêter, et, descendant de cheval :
        
        Il y a parmi vous, fit-t-il, un Monsieur Duval qui se fait
        appeler général ; je voudrais bien le voir.
        
        C’est moi, dit Duval, avec fierté en sortant des
        rangs.
        
        Vous avez aussi deux chefs de bataillon avec vous ?
        
        Les deux officiers désignés sortirent des rangs.
        
        Vous êtes d’affreuses canailles, dit Vinoy, vous avez
        fusillé le général Clément Thomas et le général
        Lecomte ; vous savez ce qui vous attend. Capitaine,
        reprit le signataire de la capitulation de Paris,
        s’adressant au commandant de l’escorte, faites
        former un peloton de dix chasseurs, Monsieur, passez dans
        le champ à côté.
        
        Les trois officiers de la Commune obéirent simplement, ils
        sautèrent un petit fossé, suivi du peloton funèbre. Le
        général et le commandant furent acculés contre une petite
        maisonnette qui, ironie du sort, portait sur sa façade
        l’inscription suivante : Duval, horticulteur.
        
        Le général Duval et ses compagnons d’armes ont mis
        eux-mêmes habit bas, et deux minutes après ils tombaient
        foudroyés, aux cris de : Vive la
        commune !
        
        
        
        
        
         Pierre Bourgeois
 Pierre Bourgeois  
        
        
        Il
        prend part à quelques combats contre l'armée de Versailles.
        Il réussit à sortir de Paris mais il est arrêté le 28 juin
        à Semur-en-Auxois. Ramené à Versailles, il est emprisonné,
        jugé et condamné à mort le 4 septembre 1871. Son recours en
        grâce est rejeté le 23 novembre. Il est fusillé en même
        temps que Louis Rossel et Théophile Férré au camp de Satory
        à Versailles le 28 novembre.
        
         Eugéne Varlin
 Eugéne Varlin  
        
        
        Le
        1er
        mai,
        Varlin, comme la majorité des internationalistes, s'oppose
        à la création du comité de salut public et signe le
        manifeste de la minorité Pendant laSemaine Sanglante, il
        tente en vain de s'opposer à une exécution d'otages, rue
        Haxo et participe aux combats à Beleville.
        
        Le 28 mai, au dernier jour de la Semaine sanglante,
        terrible répression menée par l'armée des Versaillais,
        Eugène Varlin, reconnu par un prêtre rue Lafayette, est
        arrêté et amené à Montmartre où il est lynché, éborgné par
        la foule et, finalement, fusillé par les
        « lignards ».
        
         52 femmes fusillées
 52 femmes fusillées  
        
        
        "Le
        jeudi 25 mai 1871 alors que les gardes nationaux
        abandonnaient la barricade de la rue du Château-d'eau, un
        bataillon de femmes vint en courant les remplacer. Ces
        femmes, armées de fusils, se battirent admirablement au cri
        de : "Vive la Commune!". Nombreuses dans leurs rangs,
        étaient des jeunes filles. L'une d'elles, âgée de dix-neuf
        ans, habillée en fusilier-marin, se battit comme un démon
        et fut tuée d'une balle en plein front. Lorsqu'elles furent
        cernées et désarmées par les versaillais, les
        cinquantes-deux survivantes furent fusillées."
        
        
        
        
        
LES FEMMES
        
        
« Les femmes
        et les enfants sont l’avant-garde de l’ennemi,
        on doit les traiter comme tels... »
        
Adolphe Thiers
        
        
         
        
        
        Louise Michel
        
        
        "Dans
        l’aube qui se levait on entendait le tocsin ;
        nous montions au pas de charge, sachant qu’au sommet
        il y avait une armée rangée en bataille. Nous pensions
        mourir pour la liberté. On était comme soulevés de terre.
        Nous morts, Paris se fût levé. Les foules à certaines
        heures sont l’avant-garde de l’océan humain...
        La butte était enveloppée d’une lumière blanche, une
        aube splendide de délivrance. La troupe fraternise avec le
        peuple, l’insurrection gagne Paris quartier par
        quartier, surprenant à la fois le gouvernement et le Comité
        central..."
Louise
        Michel
        
        
        
 
        
        
        Christine Dargent / Nathalie Lemel
        
        
         
        
        
        Elisabeth Dmitrieff
        
        Fille
        illégitime d'un officier tsariste, Elisabeth Dmitrieff est
        née en 1851 dans la Province de Pskov. Elle milite très
        jeune dans les cercles socialistes de Saint-Petersbourg. En
        1868, elle émigre en Suisse où elle participe à la création
        de la Section russe de l'Internationale Ouvrière (fondée à
        Londres en 1864). Déléguée à Londres elle se lie Karl Marx
        qui l'envoie en mission d'information à Paris en mars 1871,
        comme représentante du Conseil général de
        l'Internationale.. Âgée de vingt ans, elle devient avec
        Nathalie Lemel, une des animatrices les plus actives de
        l’union des femmes pour la défense de Paris et les
        soins aux blessés (fondée le 11 avril 1871 dans la Salle
        Larched, 79, rue du Temple). Membre du Comité Central de
        l'Union des Femmes, elle s'occupe surtout de questions
        politiques et plus particulièrement de l'organisation des
        ateliers coopératifs. Elle prend activement part sur les
        barricades du Faubourg Saint-Antoine, aux combats de rue de
        la Semaine Sanglante (21-28 mai 1871). On ignore comment
        elle réussit à échapper aux troupes versaillaises, à
        s'enfuir de France et à regagner la Russie en octobre 1871.
        Elle y épouse un condamné politique afin de lui éviter la
        peine de mort. Elle le suivra en déportation en Sibérie où
        elle terminera ses jours en 1910.
        
        
        
        

 
        
        
         Quand
        la foule aujourd'hui muette, comme l'océan
        grondera,
        Qu'à
        mourir elle sera prête, la Commune se
        lèvera.
        Nous
        reviendrons foule sans nombre, nous viendrons nous serrant
        les mains.
        La
        mort portera la bannière ; le drapeau noir crêpe de sang
        ;
        Et
        pourpre fleurira la terre, libre sous le ciel
        flamboyant.
         
        
Louise
        Michel, mai 1871
        
        
        
 
        
        
        Cantinières sur les
        barricades
        
        
        
        JULES
        VALLES
        
Aux
        morts de 1871
À
        TOUS CEUX qui, victimes de l’injustice sociale,
        prirent les armes contre un monde mal fait et formèrent,
        sous le drapeau de la Commune, la grande fédération des
        douleurs,
        
        Je dédie ce livre.
        
        Jules VALLÈS.
        

 
        
        
        
        Le
        11 juin 1832, naissance de Jules VALLES au Puy-en-Velay
        (Haute Loire).Journaliste,
        membre de la Commune, propagandiste libertaire et
        écrivain.Très
        tôt révolté, il prend part à l'agitation révolutionnaire de
        1848 à Nantes (où il est renvoyé du lycée) puis il se rend
        à Paris. En décembre 1851, il essaie de s'opposer au coup
        d'Etat en tentant de soulever le peuple. De retour à
        Nantes, son père (qui ne partage pas ses idées) le fait
        interner dans un asile. Il n'en sera libéré que trois mois
        plus tard, suite aux efforts d’Arnould et Ranc. A
        Paris, il se passionne pour les idées de Proudhon, mais à
        la suite d'une conspiration contre l'Empereur, il subit une
        peine de prison durant l'été 1853. Après divers métiers il
        devient journaliste, et publie ses premiers textes. Le 1er
        juin 1867, il lance l'hebdomadaire "La Rue" qui s'entoure
        de plumes et d'artistes célèbres, de Zola à Courbet. Mais
        après 6 mois de parution, le journal est interdit. Vallès
        subit, fin 1868, un nouvel emprisonnement à cause d'un
        article. De 1869 à 1871, il lancera successivement
        plusieurs titres de presse "Le Peuple", « le
        Réfractaire », "La Rue" et à partir du 22 février 1871
        « Le cri du peuple » qui devient le journal de la
        Commune.Cosignataire,
        en janvier 1871, de "L'affiche rouge" (appel à
        l'insurrection), c'est tout naturellement qu'il devient, le
        26 mars 1871, membre de la Commune. Partisan de la
        minorité, il s'opposera au Comité de Salut Public. Il
        combat sur les barricades durant la Semaine
        Sanglante » puis parvient à se réfugier en Angleterre.
        Condamné à mort, il ne rentre à Paris qu'à l'amnistie de
        1880, il y publie à nouveau, en 1883 (aidé par sa fidèle
        collaboratrice Séverine), "Le Cri du peuple", où s'y
        s'expriment blanquistes, guesdistes et libertaires. Entre
        temps, ses romans autobiographiques "L'enfant", "Le
        bachelier" et "L'insurgé", ont été édité sous pseudonyme.
        Un dernier roman "Les blouses", sortira avant sa mort qui
        survient, après une maladie, le 14 février 1885, (un mois
        après l'attaque du journal par deux soudards de la
        police).Son
        enterrement rassemblera des dizaines de milliers de
        personnes, et donnera lieu à des affrontements.
        
        
        
        
        

 
        
        
        Je
        n’ai aucun souvenir du moment où ces livres sont
        arrivés entre mes mains, pendant les années lycée. Pourquoi
        ceux-ci, je n’avais pas beaucoup d’intérêt pour
        le XIXème en général et sa littérature en particulier. Je
        me souviens m’être ennuyer ferme sur le bouquin de
        Zola « Au bonheur des dames » et avoir réussi
        l’oral de français sur un poème de Leconte de Lisle
        ou il évoquait les bœufs blanc, écrasés par la
        lumière blanche du soleil. Cela avait certainement touché
        mon coté rural ! La découverte des nouvelles sombres
        de Maupassant et des romans de Barbey D’Aurevilly
        seraient pour bientôt. Il semble bien que ce qui a
        déclenché la lecture c’est avant tout le graphisme de
        la couverture, ou l’on pouvait voir le visage de
        l’écrivain au trait avec un fond rouge pour le volume
        trois, avec le titre « l’Insurgé »chez
        Garnier Flammarion poche. Sans oublié
        « l’enfant » et le « bachelier ».
        Jules Vallès fait parti de ces gens que l’on aimerait
        rencontrer. On ouvre l’Enfant, on passe au Bachelier
        sur la lancée et on ferme l’Insurgé avec les yeux
        embués, sonné . C’est comme une comédie italienne de
        la bonne époque on passe du rire aux larmes et vice versa
        en découvrant la vie de Jacques Vingtras . Lorsqu’il
        s’éteint il murmure « j’ai beaucoup
        souffert ». Il n’y pas de lamentation mais une
        écriture vive, moderne, mordante avec une dose de violence
        et un humour plein de désespoir…
        
        
        
        
        
        
        

