PIERRE RAPEAU : LE BOIS AUX CREATURES

0023p

L’art brut se mérite, rien n’est sur lorsque que l’on a une adresse. Il faut toujours espérer que le créateur est toujours de ce monde car sinon bien trop souvent la normalité prend sa revanche sans aucune hésitation, dégagez ! il n’y a plus rien à voir. Ici il faut déjà trouver le village puis le bois et là à l’orée du bois tout reste à faire pour apercevoir les œuvres de Pierre Rapeau. Le plus simple c’est de flâner le long des sentiers et d’ouvrir l’œil. Pas de régle, juste de la vigilance car la nature s’accapare son travail et la mousse, le lierre, la pluie estompe progressivement les peintures…C’est une sorte de cache-cache géant pour toutes les générations. Pari gagné pour Pierre Rapeau qui fait de ce bois aux souvenirs un lieu de bonheur.

0017p0026p

Fatigué du monde, Pierre Rapeau, professeur de sciences naturelles, est retourné un jour dans les bois de son enfance, prenant, dit-il, « le paysage du Périgord comme un grand cahier pour y inscrire ses rêves » et jeter comme le Petit Poucet des bouches et des yeux sur les écorces et les granites. Au milieu des bois, sur un tapis de fougères, les yeux mi-clos, il me raconta l'histoire de ces souches, roches et racines qu'il a peintes. « Au début des années 1980, j'étais atteint de silence. J'étais prof de biologie. J'en avais marre et j'ai divorcé. Je suis allé parler aux arbres de mon enfance. J'ai repeuplé mon monde avec mes propres créatures, ma propre mythologie, lointains échos des légendes que ma grand-mère me racontait."

0022p0027p0021p

0036p0032p
0033p

Pierre Rapeau délivre les divinités sylvestres prisonnières des écorces. Il leur donne un visage déshabillé de rides, les baptise de noms sortis de sa propre mythologie. Les arbres morts se métamorphosent alors en «Cosaque», en farouche «Gobeur de ciel», en «Vieil Insurgé» au visage cruel, en «Femme-Licorne» à la corne rouge, en «Jean-sans-tête», en «Père-la-Colère» aux yeux accusateurs, en «Homme-mouton» doré... Autant de silhouettes légendaires empruntées aux récits de sa grand-mère.

0042p0043p

Découvrez l'ensemble du texte à l'adresse suivante:
http://arz.blogspirit.com/archive/2006/11/19/pierre-rapeau-le-maquilleur-de-la-nature.html

Pierre Rapeau
le Bois aux Créatures
24300 Abjat sur Bandiat, Périgord,


0037

La singulière aventure artistique de Pierre Rapeau m’évoquait un art ambulatoire, celui des traditions picturales des anciens peuples africains. Une quête primitive qui cherche son chemin dans les profonfeurs des bois périgourdins. Et comme un sorcier animiste, il conclut : « Vous savez, j'ai toujours l'impression que les arbres écoutent le battement de mon cœur... »