PIERRE RAPEAU : LE BOIS
AUX CREATURES
L’art
brut se mérite, rien n’est sur lorsque que l’on
a une adresse. Il faut toujours espérer que le créateur est
toujours de ce monde car sinon bien trop souvent la
normalité prend sa revanche sans aucune hésitation,
dégagez ! il n’y a plus rien à voir. Ici il faut
déjà trouver le village puis le bois et là à l’orée
du bois tout reste à faire pour apercevoir les œuvres
de Pierre Rapeau. Le plus simple c’est de flâner le
long des sentiers et d’ouvrir l’œil. Pas
de régle, juste de la vigilance car la nature
s’accapare son travail et la mousse, le lierre, la
pluie estompe progressivement les
peintures…C’est une sorte de cache-cache géant
pour toutes les générations. Pari gagné pour Pierre Rapeau
qui fait de ce bois aux souvenirs un lieu de
bonheur.
Fatigué
du monde, Pierre Rapeau, professeur de sciences naturelles,
est retourné un jour dans les bois de son enfance, prenant,
dit-il, « le paysage du Périgord comme un grand cahier pour
y inscrire ses rêves » et jeter comme le Petit Poucet des
bouches et des yeux sur les écorces et les granites. Au
milieu des bois, sur un tapis de fougères, les yeux
mi-clos, il me raconta l'histoire de ces souches, roches et
racines qu'il a peintes. « Au début des années 1980,
j'étais atteint de silence. J'étais prof de biologie. J'en
avais marre et j'ai divorcé. Je suis allé parler aux arbres
de mon enfance. J'ai repeuplé mon monde avec mes propres
créatures, ma propre mythologie, lointains échos des
légendes que ma grand-mère me racontait."
Pierre
Rapeau délivre les divinités sylvestres prisonnières des
écorces. Il leur donne un visage déshabillé de rides, les
baptise de noms sortis de sa propre mythologie. Les arbres
morts se métamorphosent alors en «Cosaque», en farouche
«Gobeur de ciel», en «Vieil Insurgé» au visage cruel, en
«Femme-Licorne» à la corne rouge, en «Jean-sans-tête», en
«Père-la-Colère» aux yeux accusateurs, en «Homme-mouton»
doré... Autant de silhouettes légendaires empruntées aux
récits de sa grand-mère.
Découvrez l'ensemble du texte à l'adresse suivante:
http://arz.blogspirit.com/archive/2006/11/19/pierre-rapeau-le-maquilleur-de-la-nature.html
Pierre Rapeau
le Bois aux Créatures
24300 Abjat sur Bandiat, Périgord,
La
singulière aventure artistique de Pierre Rapeau
m’évoquait un art ambulatoire, celui des traditions
picturales des anciens peuples africains. Une quête
primitive qui cherche son chemin dans les profonfeurs des
bois périgourdins. Et comme un sorcier animiste, il conclut
: « Vous savez, j'ai toujours l'impression que les arbres
écoutent le battement de mon cœur...
»