Il me semble indispensable de souligner l'importance qu'on eut dans ma vie les "passeurs "de musique. Si j'ai fait beaucoup de rencontres, Quatre ont été particulièrement importantes. C'est l'occasion de leur faire un petit coucou....et de leur dire toute ma reconnaissance.


 
        
        
        Dans les années soixante, la découverte de la Pop music
        n'est pas évidente lorsqu'on habite un petit village de
        l'Oise.Il y a l'émission "Salut les copains" sur Europe1,
        le journal du même nom ! et surtout les photographies de
        Jean-Marie Perrier... Enfin "Age tendre & tête de bois"
        d'Albert Raisner . Bref rien de bien violent ni de
        contestataire. Il y a aussi le juke- box du café du
        village,lieu de rencontre de tous les jeunes, autour du
        baby-foot et du flipper. La musique est très "variété" ,
        mais dedans il y a une pépite que j'écoute toujours avec
        autant de frissons," I am crying" des Animals avec la voix
        fabuleuse d'Eric Burdon.
        
        La découverte des musiques nouvelles va passer par mon
        grand copain Bob, qui vit à Paris maisi vient à Boran chez
        sa grand-mère.Il va chaque été perfectionner son anglais
        dans la perfide Albion, à Londres et lorsqu'il revient
        c'est un peu le Père Noêl, avec tous ces disques nouveaux.
        Pour découvrir des musiques , il faut à l'époque des
        passeurs, les disquaires du coin n'étant pas à la hauteur.
        Bob avait une passion et surtout un flair unique. Il avait
        ramené un disque de Bernard Lubat produit par Pierre Cardin
        si mes souvenirs sont bons avec une pochette métallisée,
        disque que je n"ai jamais revu...).Il était un des tous
        premiers à avoir le disque de John Mayall avec Eric Clapton
        . Le disque de blues qui m'a le plus marqué, c'est une
        compilation, "Raw Blues" avec John Mayall, Champion Jack
        Dupree et surtout Otis Spann...c'est le Mississipi qui
        arrivait dans l'0ise à toute vapeur...Le début d'une quête
        incessante d'émotions....Le groupe phare pour nous étant
        Cream, "Disraeli Gears" bien sur mais aussi "Wheels of
        Fire" avec une face studio et une face Live....Nous l'avons
        écouté tant de fois que le disque aurait du se découper en
        rondelles par le frottement du saphir ! Il y avait les
        autres ,Janis Joplin "Cheaps trills" , Ten years after, les
        deux premiers, Jimi Hendrix.....
        
        Pour Hendrix, nous avions profité d'un voyage à Cologne, en
        Allemagne pour acquérir "Electric Ladyland" avec la
        pochette interdite en France , avec les femmes nues.
        C'était un véritable trophée! Nous avions eu la chance de
        découvrir Led Zeppelin à l'occasion d'un de ses premiers
        concerts en France, lors d'une soirée de l'école HEC!!!
        Pour chauffer la salle au même programme on trouvait les
        Variations et les Pretty Things.L'idée principale de Bob
        était de voler la batterie Ludwig verte de John Bonham!!!
        on n'a pas réussi. Nous avons vu Jeff Beck avec Tim Bogert
        et Carmine Appice la rythmique de Vanilla Fudge à
        Amsterdam, ainsi que Lou Reed avec des vêtements
        mexicains!!! Jack Bruce à Londres en rupture de Cream....Je
        ne remercierai jamais assez Bob de toutes ces découvertes
        et surtout de cette insatiable curiosité envers toutes ces
        musiques, les Doors, le rock psychédélique, Jefferson
        Airplane, Grateful Dead Quicksilver et tant d' autres. Il y
        a aussi toutes ces chansons pop comme "I saw her Again" des
        Mama's & Papa's, "Itchyco Park" des Small Faces, " Bus
        stop" des Hollies etc qui me marquent toujours lorsqu'elles
        surgissent d'un poste de Radio.Tous ces sons font partis de
        moi et chaque fois que j'écoute ces musiques je repense à
        ces merveilleux moments que nous avons partagés dans la
        pénombre autour du tourne disque à écouter les solos de
        Clapton, Beck, Page ou Hendrix....
        
        
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        Chez Rémy & Monique c'est la découverte du Jazz. Je
        l'avais abordé par le Free-jazz, l'Art Ensemble of Chicago,
        Archie Shepp et les disques Byg-Actuel, qui regroupaient
        tous les fous furieux de la Great Black Music....Pas
        toujours facile à saisir mais cette musique avait
        l'avantage de ne pas faire de quartier et d'être dans l'air
        du temps comme la bande son des luttes armées qui
        secouaient le Tiers-monde et les Ghettos américains....A
        part cela, je ne connaissais que "petite fleur" de Sydney
        Bechet...Autant dire qu'il y avait du travail ! J'ai donc
        découvert le jazz en marche arrière, tout en suivant son
        évolution. Il y avait un "Home Sweet home" où l'on était
        sûr de s'encanailler avec les solos de saxes de Coltrane,
        Sanders ou Barbieri...La discothèque de Rémy & Monique
        s'enrichissait toujours de leurs nombreuses virées dans les
        boites de Jazz ou dans les Festivals comme Willisseau. Que
        du lourd ! cette caverne d'Ali Remo (contraction subtile de
        Rémy et Monique) a été l'occasion d'écouter tout Coltrane,
        Archie Shepp "jazz à Massy" et bien d'autres Sam Rivers,
        Pharoah Sanders , Gato Barbieri etc...Mais le souvenir le
        plus fort c'est les différentes formations de Mac Coy Tyner
        avec des disques comme Asante, Enlightment, Atlantis, Sama
        Layuca, osmose magique entre le jazz et la musique du
        tiers-monde. Ce sont toujours des disques indispensables
        qui nécessitent une boisson fraîche et un gros fauteuil
        marron pour retrouver l'ambiance d'époque.Sans oublier la
        qualité de l'accueil... C'était un lieu idéal de formation
        et de découverte.
        
        
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        Tout change ma bonne dame, en musique comme pour le reste,
        au début des années 80,la musique devient triste, le rock
        se vautre dans les stades et le Jazz se réfugie dans son
        passé. La musique créative se cache pour tester, essayer et
        pouvoir revenir sur scène. Jérôme me servira de guide pour
        découvrir toutes ces musiques vivantes qui vont surgir des
        Lofts de New-York. Il me fera entendre de nombreux
        musiciens tous passionnants mais deux vont s'imposer avec
        des univers en perpétuelle expansion, Bill Laswell et John
        Zorn.Deux musiciens avides d'expériences, de rencontres, de
        mélanges. Si parfois c'est moins réussi , ce n'est pas
        grave, l'important c'est de l'avoir tenté. Des disques de
        Matérial à Tabla Beat science, du Dub de Bass terror à
        Sacred system, pourLaswell et de Zorn play Morricone à
        Masada, de Naked city à Elegy, des reprises de Gainsbourg à
        Masada Electric, de John Zorn en passant par le Japon et
        d'autres univers sonores, Jérome sera toujours un bon
        agitateur !
        
        
        .Un ENORME merci à tous pour m'avoir
        permis de rester éveillé...
        
        
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