CLOVIS TROUILLE PEINTRE
PICARD…MORBLEU! (2)
"La
peinture exalte la couleur et l'érotisme , pourfend le
sabre et le goupillon ..."
"Je
suis pour l’art noir, pour le caractère Maudit. Je
rejette la morale de la société bourgeoise,
l’imposture de la religion, la morale de ses curés,
son patriocularisme, je désire au contraire une société
sans frontière."
« s’il
y a des moines, religieuses, soldats, dans mes toiles,
c’est à l’instar d’œuvres
antireligieuses du passé, qui ressemblent au premier
aspect, comme deux gouttes d’eau, à des tableaux
religieux, c’est là le piquant. D’employer des
formes académiques à des fins
subversives » « L’on
ne voit pas pourquoi l’on n’emploiera pas les
mêmes moyens que les religieux pour impressionner le pauvre
peuple… »
Hommage
au Marquis de Sade
"Il
est vrai que je n'ai jamais travaillé en vue d'obtenir un
grand prix à une biennale de Venise quelconque, mais bien
plutôt pour mériter dix ans de prison et c'est ce qui me
paraît le plus intéressant"
"Dans
une perspective récente, l’œuvre de Clovis
Trouille provoque d’étranges résonances…
L’esprit
libertaire et festif présent dans sa peinture est à
confronter à l’atmosphère mortifère d’un
obscurantisme religieux qui revient au galop, des
va-t’en guerre de tous bords, d’un économisme
forcené qui transforme le principe de plaisir en une
consommation effrénée d’images et de
produits."
«
D’autre part, je tiens à ce côté subversif de mes
œuvres, qui à mon avis fait que les peintures de
cette sorte vieillissent bien. Car vous savez que le temps,
la patine du temps n’adoucissent que trop la
peinture.
On reste stupéfait devant l’Olympia de Manet, de
penser que l’on a dû faire protéger ce tableau par la
police, les visiteurs voulant le lacérer. Ce tableau, avait
donc, alors, une puissance mystérieuse de « jamais vu »,
qui déchainait la colère. Je m’habitue à mes tableaux
en les voyant vieillir et il me semble que c’est le
piquant du subversif qui les sauvera de la patine du temps
et de la banalité coutumière. »
(1959)
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Petite
bibliographie :
Parcours
à travers l’œuvre de Clovis Trouille
1889-1975,
Monographie par Clovis Prévost, Actes Sud, Paris, 2003
Clovis
Trouille,
Collection La septième face du dé, Textes de Léon Charmet,
Editions Filipacchi, Paris, 1972
Correspondance
à Maurice Rapin, Clovis
Trouille, Didier Devillez Editeur, Bruxelles
2001
Michel
Onfray, Clovis Prévost, Ornella Volta et Henri Lambert,
Voyous, voyants, voyeurs. Autour de Clovis Trouille, Somogy
Éditions d'Art, 2010
Texte d'Henri Lambert en réponse à un article sur l'
éxposition,"Voyous, voyants, voyeurs":
Votre
article est celui que j'attends depuis des année. Derrière
les toiles de Clovis Trouille on trouve l'ambition
originelle -et abandonnée- que le mouvement surréaliste
doit au génie de Rimbaud : changer la vie de l'homme dans
son entiers. Mais on ne peut pas faire l'économie des
paillardises en dérision de Rablais ou de Jarry, ou de la
prétendue folie d'Antonin Arthaud pour comprendre la
sérieuse pensée jubilatoire et subversive de Clovis
Trouille. De là, on peut envisager Clovis Trouille comme
étant le plus surréaliste des surréalistes.
—
Henri Lambert –
13 octobre 2010
pour
lire l'article:
http://www.lexpress.to/archives/5469/