JARDIN DE CHAUMONT :
GRAM(IN)OPHONE
La difficulté
lorsque l'on retourne dans les mêmes lieux, c'est de garder
un oeil neuf. Ici aux jardins de Chaumont même si ils sont
différents, ils s'inscrivent dans le même espace
géographique d'une année sur l'autre. En y accédant on
repense aux thématiques et aux belles surprises des années
précédentes. Les premiers jardins que l'on découvre vont
donner le tempo! Cette année avec comme fil rouge
« jardins des sensations »outre les surprises
visuelles on espère que nos sens vont être sollicité avec
douceur et bienveillance .Ces adjectifs prennent tout leur
sens dés le premier jardin « Gram(in)phone. Dés
l'entrée un dégradé délicat de graminées oscille au moindre
souffle de vent et laisse entrevoir dans le fond des
rythmes sombres et ajourés.En se déplaçant, on découvre une
structure pleine de rythmes dans un mélange harmonieux
d'ombres et de lumières . Tous les sens sont en éveil, les
sons, les couleurs, les matériaux présents se conjuguent
avec les souvenirs de nos vieilles cabanes d'enfance.
Assis, on se laissent bercer par le jeu des lumières
provenant des ouvertures et des sons capturés à l'extérieur
et qui sont diffusés à l'intérieur. Cet ensemble fonctionne
comme un amplificateur de sensations et nous aide à mieux
percevoir et ressentir notre environnement. On passe du
statut « d'homo économicus » à celui de
Robinson.Judicieusement bien placé,c'est le premier jardin,
il nous « purifie » pour aller à la rencontre des
autres jardins. Assurément c'est le jardin le plus
envoutant de cette année. Incontournable.
Un champ de
graminées environne le visiteur et l'oscillation des
plantes l'incite à plonger dans un parcours végétal en
mouvement. Au bout d'un chemin aux élévations variables, se
révèle une étendue végétales aux couleurs et à la
luminosité changeantes. Cette balade champêtre donne à voir
des paysages très différents allant de la légèreté
printanière à la générosité estivale ou à la douceur
automnale.
Mais le visiteur expérimente aussi une structure
« respirante » dont la voute semble sculptée par
les mouvements du vent. Véritable espace d'éveil à de
nouvelles sensations, odorat, épiderme, ouïe sont
sollicités pour ressentir des émotions inconnues comme
l'humidité de la terre ou la douce obscurité. Au centre
s'offre un concert inouï: sonorités animales ou végétales,
aquatiques ou minérales? Un ensemble de récepteurs
disséminés dans le jardin récolte les sonorités des
graminées et éveille le promeneur à leur douce mélodie: le
chant des graminées.
Au sortir de cet antre musical,vibrant encore de
l'exploration phonique, votre relation intime à la nature
en sera augmentée ouvrant de nouvelles voies à une
coonemplation plus sensible du
paysage.
Alexandra Epée,scénographe
plasticienne
Flora Rich, designer d'objet
Olivier Brichet, Scénographe constructeur et créateur
sonore
http://www.domaine-chaumont.fr/festival_festival